“Allégorie du confinement” est une série photographique réalisée au cours d’une même journée du mois de mars 2020, au cours d’une journée ordinaire de confinement, la quatrième.
Un goutte à goute égraine le temps qui se fige
Dès les premiers jours du confinement c’est notre relation au temps plus qu’à l’espace qui s’est imposé à moi. Les incarnations traditionnelles du temps étaient alors suspendues voire annulées. Les rituels, les cérémonies et les modalités d’observation du passage du temps complètement déréglés. A l’échelle individuelle tout d’abord, avec une arythmie du quotidien et la disparition d’une forme de “métro, boulot, dodo” mais très vite à l’échelle de la société tout entière avec des processus collectifs profondément modifiés : l’arrivée d’une naissance, la célébration d’une union, un enterrement…
Le temps était suspendu.
La “continuité d’existence” ni visible, ni garantie.
C’est précisément de la volonté de retrouver cette continuité d’existence qu’est né le dispositif mis en place à l’origine de cette série : un goutte à goutte pour égrainer un temps comme suspendu en apparence. Chaque impact produit par des gouttes de lait entrant en contact avec de l’eau, pour ensuite s’y mêler, s’y fondre, génère aléatoirement : paysages, chimères et autres formes oniriques qui témoignent d’une énergie, d’un moment, d’une existence retrouvée mais éphémère.
Actuellement composée de 6 photographies, cette série pourrait en réalité en compter plusieurs centaines. Le format carré s’impose néanmoins à chacune et symbolise l’espace physique limité par le confinement, et entend rappeler ce sentiment d’enferment, celui d’être alors “coincé entre 4 murs”.
Un espace dans lequel le temps est figé.